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 ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight

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« Hannah Fleming »

Hannah Fleming




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Côté ♡ : À la recherche...
Du grand Amour.

Fiche : A big Banana, you said ?
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MessageSujet: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 13:54



« I watched you fall apart and chased you to the end. »


Alors c'était comme ça. J'étais sortie de l'enfer, des griffes d'un psychopathe pour me retrouver aux urgences, seule, définitivement seule. Bien sûr, il aurait pu rester avec moi, Darren j'entends, mais j'avais refusé, j'avais dis que je préférais être traitée comme tout le monde, que je préférais ne pas avoir de traitement de faveur. Est-ce que j'avais bien fait ? Sur le coup, ça m'avait paru évident, pour la seule et unique raison que pendant l’enlèvement, j'avais justement eu un traitement de faveur, et que ça avait failli me coûter la vie. Je me souvenais de chaque seconde, dans le salon, puis dans la chambre, ligotée avec un gros scotch gris, puis dans l’entrepôt, avec toutes les autres... Combien y avait-il de fille là bas ? Combien d'entre elles arriveraient enfin à sortir de leur bulle de solitude. La moitié avait été frappées du syndrome de Stockholm. Être la favorite de ce type... Ça me fichait des frissons de terreur, mais si j'en avais parlé à quelqu'un, j'aurais juste dit qu'au moins, j'avais été la favorite de quelqu'un, avec légèreté.


Mais par dessus tout, j'avais peur qu'il revienne. Il n'était pas mort, si j'avais pu le tuer, je l'aurais fait, simplement pour qu'après ses années de prison, il ne sorte pas pour enlever à nouveau des femmes, sans même penser à moi. Mais j'y étais bien forcée, la moitié n'avaient pas seize ans... Quel genre de monstre peut faire ça ?


Je regardais avec un air vide les médecins urgentistes s'occuper des patients qui méritaient vraiment un traitement en urgence, justement. Moi j'avais quelques égratignures seulement. Et... Et une marque de couteau sur le flan, en dessous de la poitrine, encore bien fraîche et bien peu pansée. J'avais refusée de la montrer à Darren, et j'avais repoussé les pompiers en leur disant qu'il avait vraiment du travail dans l’entrepôt, pas avec moi. J'étais là, assise, à trembler encore de tout mon corps, je devais avoir une ou peut-être deux côtes fêlées, et surtout, les énormes hématomes sur mon bras, si je n'expliquais pas la situation, j'aurais le droit aux assistants sociaux... De toutes façons, quand je rentrerais au poste, c'est aux psychologues que j'aurais à faire, j'ignorais ce qui était le mieux.


Les gens ne cessaient de passer devant moi, et ma carapace de jeune blonde innocente et un peu stupide se fêlait, je le sentais, je n'avais jamais ressentis autant de solitude qu'à cet instant où pourtant j'avais autant de gens autour de moi... Mais il fallait rester prudente. Rester attentive, ne pas dévoiler son identité. Bien heureusement, je n'avais pas de matériel pouvant porter à confusion lors de l’enlèvement, pokeball, objets de soin, pierres, etc. De toutes façons, je savais que mon unique pokemon errait bien souvent autour de moi, en tant qu'espion, et refusait catégoriquement les pokeballs. Donc au moins c'était clair.


Et une jeune femme vint se planter devant moi, en blouse blanche, avec un air aimable, mais surtout faux. Tout sentait le faux ici. Son sourire mentait. Elle était fatiguée, elle en avait marre, elle avait envie de rentrer chez elle, il devait être plus de minuit, une heure, deux peut-être ? Je n'en savais rien. Mais peut-être que ce fut le regard que je lui lançai, elle se figea, et je sentis son sourire se faire compatissant et honnête.


« Hannah Fleming ? »

Je hochai doucement la tête, et me relevai avec difficultés, des difficultés et douleurs que jusque là j'avais dissimulé avec adresse derrière mon masque d'héroïne martyr en herbe, décidément, c'était vraiment pas mon rôle, j'avais horreur de ça. Et puis, elle m'expliqua qu'elle me conduisait au fond du couloir parce que toutes les autres salles étaient prises, que le médecin qui s'occuperait de moi était parfaitement compétent, qu'elle avait reçu le coup de fil de mon patron (aka Darren) et dès lors elle était venue me chercher, qu'elle ne m'aurait pas laissée là si elle avait su ce qui m'était arrivée, mais que, cependant, elle n'avait pas eu le temps de transmettre la note au médecin. J'avais secoué la tête, muette. Interdite. Je rêvais de dormir, mais dormir sans avoir peur.


Une fois devant la porte numéroté u27, elle frappa, inspira, et ouvrit en appuyant sur la poignée, c'était vide. Elle eut un long soupir nerveux et tourna la tête vers moi.


« Il ne va pas tarder, asseyez vous sur le lit là bas, je suis encore désolée de ce qui vous est arrivé.. »

Je secouai la tête avec l'air de m'en foutre comme de l'an quarante, mais elle n'était pas assez stupide pour me croire, elle ferma la porte derrière fois, j'allais m'asseoir sur le lit médical, comme elle me l'avait indiquer. Je n'avais pas envie d'expliquer, je n'avais pas envie de parler. Du moins pas trop. Mais on me poserait forcément des questions... Avec un ton froid et médical. Tiens tiens. Peut-être que ça me changerait un peu de la voix pleine de sentiments de l'autre psychopathe. A qui j'avais été forcée de raconter ma vie, enfin, il avait réussi à avoir mon dossier, il m'avait révélé qu'il avait planifié mon enlèvement depuis le début. M'avait demandé si j'étais bel et bien orpheline, en m'expliquant qu'à présent je serais sa seule famille. Le genre sociopathe mégalomane pas très bien dans sa tête. J'étais pas psy, j'avais pas l'ambition de le devenir. La poignée bascula et la porte s'ouvrit, je ne regardais pas, j'avais quitté ma veste, et mes hématomes d'une couleur morbide se révélaient encore mieux sous la lumière, peut-être autant que la tache rouge qui était venue frapper mon chemisier blanc.
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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 16:04

Hannah & Eliott

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Quand on devient médecin on ne pense pas tout de suite au fait que c’est un métier terrible, sans cœur, et qui vous dévore. Il vous prend tout votre temps et tout votre amour jusqu’à ne laisser de vous qu’une enveloppe de compétences, incapable d’avoir une once de véritable pitié. Nous devenons au final de simples marionnettes au sein d’une institution médicale qui ne veut de vous que de la perfection. Pas une seule erreur. Qu’importe votre épuisement. Qu’importe votre vie de famille. Ne reste que l’argent que vous ferez perdre ou gagner à l’hôpital. Oui, quand vous demandez médecin vous ne pensez qu’au bien que vous pourrez faire autour de vous sans penser au fait que cela finira par vous détruire. Profondément, et à jamais.
Le passé afflue et influe sur cette vie, sans que vous vous en rendiez compte, sans qu’il ne s’en rende compte. Et qu’il soit déjà un homme brisé par son passé, on s’en fiche bien dans cet hôpital, on ne le voit que par son titre. Médecin urgentiste, et ce depuis déjà quelques années. On peut le voir courir dans tous les sens, toujours avec un sang-froid qu’on lui a toujours connu. Il ne sourit pas, pas quand il travaille, se concentrant uniquement sur ce qu’il doit faire et uniquement pour lui. Pas de politesse. Pas de gentillesse. Ça n’a pas d’importance, il se contente de se plonger corps et âmes dans son métier.
Personne ne s’en étonne, et tout le monde murmure sur son chemin. On le dit beau, charmant, mais aussi froid qu’un bloc de glace. Certains diront qu’ils l’ont vu sourire une ou deux fois, d’autres rétorqueront que c’est impossible. Si seulement ils savaient. S’ils savaient qu’il est surement l’un des êtres les plus souriants qui soit, de ces sourires que l’on se plaque aux visages pour éviter que l’on vous dévisage dans la rue. De ces sourires que l’on préfère arborer face à la vie, plutôt que de chialer juste derrière la porte de son appartement parce que quelque chose ne va pas. Ça n’a pas d’importance puisqu’après tout ce n’est qu’un sourire.

Mais il n’était pas question d’un quelconque sourire, et surement pas après plus de neuf heures de gardes aux urgences à soigner plus de rhumes, d’allergies ou de bobo que de véritables blessures. Poser des pansements, inspecter des amygdales des banlieusards incapables de surmonter le coup d’une consultation chez un médecin de famille. De ces gens qui vous encombre la salle d’attente et qui viennent hurler à l’accueil parce que ça ne va pas assez vite, ou parce qu’un cas plus sérieux leur était passé devant.
Combien de temps avait-il attendu pour que quelque chose de vraiment passionnant n’arrive ? Que les sirènes des ambulances ne se mettent à résonner dans tous les couloirs de l’hôpital. Peut-être plusieurs heures. Si longues et d’un ennui certain. Il se sentait un peu comme ces drogués en manque, peut-être parce qu’il en était un. De ces drogués aux sensations fortes, ceux qui n’attendent qu’une chose, que les choses tournent mal pour jouir de toutes les sensations qui les prenaient aux tripes. Mais il n’y avait rien eut. Absolument rien, si ce n’était une infirmière qui était venue lui apporter un dossier qu’il avait parcouru et dont il allait s’occuper dans les plus brefs délais. Ou tout du moins c’est ce qu’il aurait fait si le respirateur d’une des chambres n’avait pas cesser de fonctionner. S’en était alors suivi une dégringolade sur l’électrocardiogramme, et une course dans les couloirs.
Il aurait très pu ne pas y aller, ne pas être concerné, mais au final, son biper s’était lui aussi mit à sonner, lui faisant comprendre que le patient en question faisait partie des siens. Il avait alors fallu manœuvrer rapidement, injecter de l’adrénaline, choquer, ballonner, et surtout changer la machine permettant de le garder envie. Ce patient était de toute façon terminé. Accident de voiture, choque frontale qui avait décérébré l’homme allongé paisiblement dans ce lit, et on attendait tout simplement que la famille arrive pour savoir s’il fallait le garder en vie, ou finalement le débrancher.

Et le cœur était reparti. Lui aussi était reparti aussi vite qu’il était arrivé, reprenant en passant le dossier qu’il avait abandonné sur le comptoir de l’accueil avant que tout ne s’accélère. Femme. Blessure légère. Choc psychologique probable. Tout cela ne l’enchantait guerre. C’était plutôt quelque chose à faire faire à un jeune interne qui devrait apprendre à faire des points de sutures, mais finalement, il avait poussé un soupir et avait pris la direction de la chambre où devait se trouver cette femme. Il était alors entré, ne s’était pas donné la peine de se présenter, ni de dire bonjour. « Otez vos vêtements que je vois ce que vous avez. ». Ca n’était surement pas ce que l’on attendait d’un médecin, et encore moins d’un homme vis-à-vis d’une femme qui avait surement vécu des horreurs dans la journée.
Il avait fouillé dans les tiroirs, en avait sorti des deux kits de sutures, une bouteille de désinfectant, et un peu de pommades pour la douleur. Il n’était pas très loquace, toujours pas souriant, et il se contentait de tourner le dos à la jeune femme en continuant à préparer tout ce dont il aurait besoin pour s’occuper d’elle. Il commençait à être fatigué par sa journée, mais il lui restait encore trois heures à tirer. Puis il tira un tabouret roulant de sous une des tables et l’attira jusqu’au lit sur lequel elle était allongée, et seulement à cet instant, seulement à ce moment-là, il se permit un peu de politesse. « Bonjour. Je suis le docteur Redknight ». Et il ne chercha pas à discuter, rien du tout. Il s’était mué de nouveau dans le silence alors qu’il renversait de la Bétadine sur du coton.


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Hannah Fleming




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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 16:53




Et je le regardais, je regardais ses mains comme s'il allait les lever pour m'étrangler et mettre fin au supplice qui avait prit mon âme. Au moins l'espace d'un moment, quelques heures, quelques jours, quelques mois, le temps de me remettre de mes émotions, de guérir. Tout était si simple ? Un traumatisme, du temps pour guérir, et hop, on repartait ? J'avais l'impression d'être à la guerre, d'être en guerre, contre le monde, contre tous les malfaiteurs de la ville, comme si ils avaient décidé de s'en prendre à moi, et uniquement à moi. Mon cœur était si calme qu'on aurait pu le croire absent, choc post-traumatique, non, un truc dans ce genre ? Probable. Je n'eus même pas le courage de relever les yeux vers les siens, j'étais seulement un cas à traiter le plus vite possible afin de libérer la place, ça aurait dû me paraître évident, mais là, c'était en passe de me mettre hors de moi. Pourtant, son ton froid me fit l'effet d'un morceau de glace contre une blessure. On avait pas cessé de me demander si ça allait, ce que je voulais faire, ce que je ressentais, etc, et j'en avais eu marre, j'avais sauté dans la voiture de Darren et lui avait dit de m'emmener aux urgences, que je sois débarrassée de ça. Il m'avait dit que je devais y aller avec les pompiers, j'avais refusé, il avait abandonné la lutte.


Me déshabiller. Au moins, c'était dit avec le côté direct d'un professionnel, pas avec le ton sucré et légèrement acidulé d'un psychopathe qui a l'intention de vous achever à l'arme blanche, avec une lenteur inhumaine, histoire que vous souffriez autant que lui a souffert durant sa pitoyable vie. Et c'est là qu'on se rend compte qu'on a peut-être nous aussi une vie de merde. Et j'avais vécu cette vie de plus en plus seule. Chaque année je perdais quelqu'un ou quelque chose. Mais au final, je tenais parfaitement le coup. La vie est pleine d'embuches, de haut, et de bas, et il faut savoir continuer, pour avancer, il faut savoir réussir à se relever lorsqu'on trébuche. C'était précisément ce que je devais faire.


« Merci de votre temps. D'autant plus pour quelques égratignures sans grand intérêt. »

C'était la première fois depuis que j'avais quitté Darren que j'avais dit quelque chose, ma voix était rauque, celle d'une pauvre fille brisée qui tentait malgré tout de sauver les apparences. Il fallait avouer que c'était courageux, sans vantardise aucune, mais c'était dur. Garder un minimum de force, d'image. Alors que si je l'avais pu, j'aurais filé dans ma voiture, et j'aurais pleuré jusqu'à ce que mon corps refuse de verser une larme de plus. J'attrapai les premiers boutons de mon chemisier et les déboutonnai un à un, pour laisser entrevoir la plaie dont le sang menaçait de s'écouler à nouveau et qui me fit grimacer, ainsi qu'à nouveau, divers hématomes dont je ne connaissais pas l'existence. Et je finis par faire de même sur mon jean taché de sang, taché de toutes sortes de choses dont on ne préférait pas connaître ni la provenance, ni le nom.


« Je peux savoir ce qu'on trouve dans mon dossier ? La jeune femme m'a dit que vous ne saviez pas ce qui m'est arrivé. »

Pour la première fois, je relevais les yeux pour les plonger dans les siens. Je ne devais ressembler à rien. A un pauvre chaton abandonné dans la rue et roué de coups, un truc qui devait être assez proche de ça. Mais je ne ressentais même pas la douleur de mes blessures, le coup moral était bien trop fort pour ça. Et encore, j'avais échappé de peu au pire. Après tout. Quatre. Quatre avait été tuées, officiellement, j'avais été retirée de la suite de l'enquête bien sûr. Et je me souvenais de chacun de leurs visage, j'avais vécu avec elles seulement quelques heures, leurs visages frappés de griffures, leurs vêtements déchirés, leurs airs farouches, tout. Tout était encore là, dans ma tête. Une fois en sous vêtements, j'eus l'horrible sensation d'être totalement vulnérable. Aucune armure, aucun mensonge ne pouvait me protéger de la réalité. Rien. Et dans ses yeux je ne voyais que du vide, rien à quoi me raccrocher, rien pour me rassurer, rien que la vérité. Et ça faisait mal.
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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 18:22

Hannah & Eliott

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On ne devrait jamais se faire à la violence du monde. Nous ne devrions pas pouvoir regarder un corps mutilé de diverse façon et se dire, le plus simplement du monde, que ça arrive tous les jours. Parce que ce n’est pas quelque chose de normal. Les meurtres. La violence. Le viol. Les blessures. La guerre. Ce ne sont que des maux que nous provoquons par excès d’orgueil, de colère ou d’envies. On se laisse porter par notre violence et c’est ainsi qu’arrive l’irréparable. On ne cherche plus à lutter, parce que la force des choses nous a fait dire que c’était « dans notre nature ». Aussi naturel que le fait de manger, boire, se reproduire et nous tombons dans cette spirale infernal qui fait de l’homme un animal violent. Violent pour des raisons plus basses les unes que les autres.
Alors lui non plus. Il ne regarde pas cette femme comme si elle était une victime, il n’arrive pas a trouver en lui la force nécessaire pour la consoler. Il n’en n’a pas non plus l’envie. Il se contente de feindre un quelconque intérêt vis-à-vis d’elle, de ses blessures, sans pour autant faire preuve de tact. C’était pourtant bel et bien marqué sur le dossier « possible traumatisme psychologique », alors pourquoi agir de façon si blessante ? Il devrait se faire compatissant, et amical. Mais tout cela, ça lui est impossible. Cela fait bien trop longtemps qu’il a laissé sa pitié au placard. Pas de pitié, pas vraiment de douceur, juste de la froideur. Il ne lui jette pas même un regard alors qu’elle se dévoile. Il se contente d’enfiler ses gants de latex farineux tout en l’écoutant d’une oreille distraite.
« C’est mon travail. Pas besoin de me remercier. ». C’est la chose qu’il trouve à lui répondre. Il aurait peut-être du sourire. Un de ces sourires dont il a le secret, se montrer convenable pour une jeune femme qui avait l’air de souffrir en silence. Une de ces rares personnes qui ne se plaignent pas pour rien, ou presque rien. Et lui, sans lui demander son avis, il s’était rapproché d’elle. Dans un premier temps il ne l’avait pas touché, s’était contenté de regarder les contusions qui recouvraient son corps. Puis il avait passé ses doigts sur l’estafilade qui continuait de saigner sous sa poitrine. Rien de grave. « Pas beau à voir. ». Il n’avait pu s’empêcher de murmurer cette évidence. Plus pour lui que pour quiconque autre.

Sans ménagement aucun, il avait laissé glisser ses mains le long de ces cotes, avait commencé à tâter son abdomen, à appuyer légèrement, jusqu’à sentir sous ses palpations que quelque chose n’allait pas de se coter là. Ce n’était là que de légères pressions, pas grand-chose pour celui qui n’avait jamais eu à ressentir la douleur que procurait une côte cassée, mais pourtant il le savait. Il savait ce que cela devait faire que de sentir ses doigts appuyer ainsi sur sa cage thoracique. « Je dirais que vous avez une de vos cotes flottantes fêlée, peut être deux, il faudra vérifier ça en passant des radios. ». Laissa-t-il trainer tout en extirpant d’une des grandes poches son stéthoscope. « Temps qu’elles ne se seront pas correctement soudées vous devrez éviter de faire de trop gros efforts, et vous aurez du mal à prendre de grandes inspirations. ». Et sur ce, il plaqua l’amplificateur de son sur son dos, écoutant plus son souffle que les battements réguliers de son cœur. De ce côté-là, tout allait bien.
Satisfait des résultats, il se tourna vers le dossier sur lequel, il marqua qu’un passage en radiologie était indispensable. Et échangea son stylo, pour une pince qui retenait en son bout un coton imbibé de désinfectant qu’il tamponna contre la plaie de la jeune femme, avant d’y appliquer de ces nouvelles pommades antidouleur. Celles-là même qui avaient remplacé les calmants, les injections de morphines ou tout autre médicament à utiliser dans ces cas-là. Ne restait plus qu’à attendre quelques instants que cela endorme la zone où il planterait bientôt son aiguille en vue d’y faire des points de sutures.

Qui plus est, il n’avait pas la moindre envie de lui lire tout ce qui pouvait y avoir sur les quelques pages volantes qui se trouvaient dans son dossier. Si quelqu’un d’autre le lui avait demandé, il se serait contenté de répondre qu’il n’y avait strictement rien d’intéressant dans ces pages, mais après avoir soupiré, et lui avoir lancé un regard résigné, il lui avait passé son exemplaire. « Lisez vous-même. ». Le temps d’un instant, il avait croisé son regard. Un regard aussi désemparé que le sien pouvait être glacial. Le genre d’appel à l’aide auquel il ne pouvait répondre, il n’arrivait déjà pas à se sauver lui-même, alors comment aurait il put faire ça pour elle. Il aurait peut-être dû se taire, se contenter de jouer au docteur comme il savait si bien le faire, et cesser immédiatement ce semblant de discussion qui n’était bon pour aucun d’entre eux. « Et non je ne sais pas ce qui vous est arrivé, à moins que vous ne vouliez me le raconter, ça ne me regarde pas, je ne suis pas psychologue. ». Mais il n’avait pas su, et il avait baissé les yeux, attrapant ce dont il avait besoin. Sans prévenir, il avait commençait à recoudre la plaie qui saignait encore un peu, mais que le mélange de désinfectant et de pommade avait asséché.
« Mon boulot à moi c’est de vous remettre sur pied afin que vous puissiez en consulter un si vous le voulez. Mais ça, ça sera votre problème une fois sortir d’ici. ». Une fois rentré chez lui, il oubliait tout, il se posait et le plus souvent s’endormait jusqu’à ce qu’on réveille ne sonne pour le conduire une nouvelle fois à l’hôpital. Il ne se mêlait que rarement de la vie de ses patients, ne les recroisaient jamais au vu de ses horaires de travail. Et préférait de loin qu’il en soit ainsi. Cela ne voulait pas pour autant dire qu’il leur voulait du mal, bien au contraire. Ne pas les voir débarquer en sang durant son service le laissait espérer que tout allait bien dans le meilleur de leur monde. « Moi je vais espérer juste le temps de quelques secondes ne plus jamais vous revoir dans mon hôpital, et je passerais au prochain patient. ». Et il continuait à la recoudre, sans un regard, avec application. Se demandant s’il n’en avait pas déjà trop dit ou trop fait.


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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 19:05




Sa constatation me glaça le sang. « Pas beau à voir. » Oh oui, il avait raison. Et je regardais mes blessures avec un air absent. A tous les coups je ne garderais pas la cicatrice longtemps, mon corps refusait les marques. Mon esprit accumulait tout ce que mon corps refusait, plutôt. Et j'y arrivais. A redevenir moi même à sourire, à mentir, à aimer, à m'extasier d'un monde dont les merveilles étaient tachées par la violence des hommes. J'y arrivais. Encore. Chaque jour et à chaque seconde. Et dire que j'arrivais à me dire ça quelques heures à peine après ma séquestration ? Si ça c'était pas une belle leçon d'espoir, si ça c'était pas respectable et enviable, je sais pas ce que c'était.


Mais après tout, vu la vie de merde que je m'étais coltinée jusque là, vu que chaque chose que j'essayais de faire pour le mieux partait en cacahuète, grandement, fallait bien garder le cap et regarder plus loin. Passer outre du pire pour ne garder que le meilleur. Et je devenais forte. Je devenais une femme forte capable d'encaisser tout. J'essayais du moins. Mais pour l'instant je m'en sortais assez bien. J'arrivais à encaisser ce qu'il disait, malgré sa froideur, d'ailleurs, je trouvais ça agréable, sincèrement. Ne pas avoir à faire à quelqu'un qui demande tout, qui veut savoir tous les détails pour satisfaire sa soif de potins, de choses malsaines à raconter aux copains. Voire à sa femme, ses enfants si il en avait. D'ailleurs il devait en avoir. C'était sans doute la raison pour laquelle il s'aférait à être détaché de tout le milieu tragique du lieu. Sans doute. Mais je n'en savais rien, tout cela restait conjecture sur conjecture. Hypothèse après hypothèse je finis par le voir avec un petit garçon d'environ deux ou trois ans, tout sourire, avec de petites fossettes, et une femme magnifique, rousse, grande, à l'allure forte mais douce...


Je faisais trop souvent ça. Imaginez les gens appartenir à une famille, humaniser les simples passants, éléments du décor de ma vie. Combien y avait-il de chance pour que je le recroise ? C'était la première fois que je me retrouvais à l’hôpital pour moi. Et vu le nombre de médecin, de toutes façons et... Non, aucune chance. Aucune chance non plus pour qu'il ait des problèmes avec la police et que je sois la personne qui m'occupe de son cas. Et si je le croisais à un accident... ? Et pourquoi est-ce que j'étais en train de chercher à le revoir ? C'était stupide. Totalement stupide.


« Je... J'échapperai pas au psy de toutes façons. »

Ma voix avait légèrement déraillé mais j'avais gardé toute ma dignité, je m'étais reprise comme si de rien n'était, essayant de ne pas remuer malgré le spectacle qui se déroulait sous mes yeux et qui ne m'enchantait guère. Après un léger moment de silence, je repris avec un air totalement ailleurs, comme si j'étais en train de parler pour moi, plus que pour lui.


« Je suis flic. J'ai été enlevée pendant je ne sais combien de temps par un psychopathe avec des dizaines de gamines dont certaines sont mortes sous mes yeux. Alors, sincèrement, j'espère ne pas avoir à revenir à l’hôpital non plus. »

Ma voix n'était ni froide, ni distante, ni particulièrement émotive, elle était neutre à vrai dire, racontant simplement les faits qui s'étaient produit sans pour autant en rajouter ou vouloir aggraver la situation. Mes yeux cessèrent de détailler le mur blanc derrière lui pour recentrer mon regard sur son visage, en même temps que mes mains fermèrent le dossier, j'avais lu le principal, ça me suffisait. Mes doigts tremblaient. Mais je ne m'inquiétais pas. Mes oreilles bourdonnaient aussi, mais après tout, ce n'était rien. Rien comparé à ce que les autres avaient subit. Une aspirine, un somnifère et je m'endormirais comme un enfant.


« Vous avez des enfants ? »

Mes sourcils se froncèrent légèrement dans une mimique un peu songeuse, pas du tout l'attitude de la flic moyenne en interrogatoire. Mais je me posais sincèrement la question de savoir qui, qui se cachait derrière ce masque de neutralité. Qui était-il. Et j'avais envie de lui poser la question « Qui êtes-vous Dr Redknight ? » mais les mots s'étaient mués en quelque chose de différent, de plus normal dans ce genre de contexte.
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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 20:20

Hannah & Eliott

❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight Doubi10
Si peu de chose. Il suffit de si peu de chose pour se mêler à la vie des autres. Une parole échangée. Geste furtif qui ne passe pourtant pas inaperçu. Un sourire. Et vous voilà intégré à une vie qui n’est pas la vôtre alors que vous auriez pu passer inaperçu. Juste une ombre furtive que l’on entrevoit, juste un mouvement furtif que l’on surprend du coin de l’œil. Ce n’est pas grand-chose. C’est même inévitable, parce que qu’on le veuille ou non, il y a toujours quelqu’un pour vous avoir croisé. De notre vivant. Dans notre mort. Nous tenons tous une place particulière dans l’esprit de quelqu’un, qu’elle soit bonne ou mauvais, ça n’a pas d’importance. On ne peut y échapper. C’est irrémédiable. Alors pourquoi s’échiner à vouloir y échapper ?!
Pourquoi ? Il n’en savait rien. Il préférait juste rester seul. Se complaire dans sa solitude, ne pas entendre ce que les autres avaient à lui dire sur eux. Ne pas se mêler de leur problème et tenter de faire la sourde oreille au reste du monde. Agir d’une façon égoïste tout en essayant de faire quelque chose de bien en même temps. Tenter de rattraper le coup comme pour s’assurer d’une place au paradis. Comme pour effacer d’un coup d’éponge toute la culpabilité accumulée en un seul geste. Mais, même si l’on peut courir vite, et très loin le destin se fait toujours un plaisir de vous rappeler à l’ordre en plaçant sur votre chemin un obstacle que vous ne pouvez évitera. Vous rentrez alors dedans. Vous vous cogner à la vie.
Et l’on prend conscience que l’on n’est pas seul en ce monde, que l’on ne peut éviter le monde, parce qu’il finit toujours par se faire remarquer. Que ce soit pas la violence d’un geste, ou par la violence des mots, quand les deux ne s’y mêlent pas. Quant à lui, il avait le résultat de la vie, de celle qui vous cogne au travers des poings d’un homme, d’un couteau ou de que sais-je encore, sous les yeux. Ca n’était pas la première fois qu’il pouvait voir ce genre de blessure, mais il s’était toujours contenté de faire son travail. Sans un mot. Sans aucun échange. Pas de regard. Pas de pitié. Juste le travail, et un mutisme parfois troublé par un sanglot coupable.
N’est-il pas étrange que ce soit toujours la victime qui se sente le plus coupable ? Celle qui se jure de tout faire pour que cela ne recommence pas, qui se ronge les sangs et se dit que c’est parce qu’elle a fait ça ou n’a pas fait ceci, c’est toujours la victime. Le coupable, lui, se contente de nier, d’ironiser, ou encore de sourire avec fierté. La vie n’est que violence, soit fière d’être fidèle à la vie, de faire comprendre au bas monde ce qu’ils n’ont pas encore comprit, de les forcer par la peur à devenir eux-mêmes ce qu’ils ont toujours craints. Les mots se durcissent, les armes apparaissent dans les écoles et finalement les tueries se multiplient parce que la violence accule par la peur, et la peur se mue en vengeance.

Y avait-il pour autant besoin de craindre qu’elle en viendrait un jour à se venger ?! Il n’en savait rien, il ne la connaissait pas, et il ne voulait pas la connaitre. Il n’avait pas envie de connaitre son secret, mais elle le lui avait révélé comme si de rien n’était. Comme si cela n’avait été qu’un douloureux moment comme un autre, pas quelque chose de grave, juste une passade. Il y avait certainement du courage dans sa façon de faire, mais il y avait surtout une dose de folie et de désespoir. Certains préfèrent agir comme ça, se murer dans une forteresse et se montrer comme inébranlable. Souriant. Parfait sous toutes les coutures. Mais au fond ils sont brisés. Ils sont comme lui. « Vous ne devriez pas parler de ça comme ça. ». Ou vous allez devenir comme moi… C’était bien là ce qu’il sous-entendait, mais comment aurait-elle put le deviner. Comment aurait-elle pu imaginer que ce médecin qu’elle avait devant elle n’était jamais très loin de la rupture parce qu’il avait toujours besoin d’un exutoire. Quelque chose pour évacuer sa peine, sa colère, et finalement tellement de rancœur. Il n’y avait dans son cas pas lieu de vengeance, tout n’avait été que sa faute, et uniquement sa faute à lui. « En tout cas vous ne devriez pas en parler avec moi, je ne suis pas du tout indiqué pour ça. ». Et pour cause, il ne savait pas quoi lui dire, ni comment réagir.
En revanche, ce qu’il savait c’était qu’il arrivait à son dernier point de sutures. Concluant par un dernier nœud avant de venir couper le fil noir qui marquait à présent la blessure naguère ouverte. Puis, elle lui demanda s’il avait des enfants. Il ne répondit pas, se contentant de se lever, pour aller fouiller dans un des nombreux placards qui se trouvaient dans les pièce et en extirper un sac en plastique qu’il fit craquer sous ses mains pour en extirper une de ces robes d’hôpital. « Tenez mettez ça. Je suppose que vos vêtements vont être récupérer par la police. ». Il la lui tendit, avant de se mettre à ranger machinalement tout ce qui se trouvait autour de lui. Il n’avait rien d’un maniaque de l’ordre, il aimait tout simplement que les choses soient à sa place, surtout quand il s’agissait de son lieu de travail.
Et comme ça, sans vraiment y avoir réfléchi, sans avoir vraiment eu besoin d’y répondre, après avoir même éludé la question, il se décidait à y mettre du sien. Il se mêlait à la discussion, cessait de se montrant un peu plus humain que ce qu’il avait été jusqu’alors. « Non. Pas d’enfants. ». Et il ne comptait pas vraiment en avoir, il ne comptait pas même trouver une femme pour en faire. C’était bien trop difficile de se mêler à la vie de quelqu’un de façons durables, de faire en sorte que cela fonctionne. « Je n’ai pas de familles non plus. ». Ca n’était pas totalement vrai, mais elle n’avait pas besoin de tout savoir. Il n’avait pas besoin de tout connaitre à son sujet. Il en faisait déjà beaucoup. « Et vous ? Il y a bien quelqu’un pour s’inquiéter de votre cas ?! ». Il s’attendait à ce qu’à tout moment quelqu’un débarque dans la pièce pour savoir comment elle se sentait, mais il n’y avait personne. Pas même un collègue de travail. Rien. Ils étaient seuls, peut être bien plus qu’il ne l’avait penser.




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Hannah Fleming




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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeMer 22 Aoû - 21:27




Je me sentais anesthésiée. De la douleur physique, mais de la douleur morale aussi. Comme si elle s'était cachée dans un coin de ma tête, comme si elle sommeillait, qu'elle attendait n'importe quelle occasion pour se pointer et tenter de détruire. Mais j'étais bien armée pour me battre. J'étais bien armée pour la battre. J'en étais sûre, quand elle reviendrait, je serais parée. J'attendrais, droite sur mes deux jambes, le moment où elle me frapperait de plein fouet.


D'ailleurs, je décidai de suivre mes bonnes résolutions, de me lever, et je jetais un œil à la robe d’hôpital avec une grimace. Je voulais partir. Partir d'ici, rentrer chez moi, pouvoir dormir, mais... J'aurais le droit des embrassades et questions de Scott, et, peut-être bien que Nate finirait par s'incruster aussi. D'ailleurs... Pourquoi n'était-il pas venu me voir ? Pourquoi... Cela me fit un coup au cœur, un coup tellement brusque que je manquais de me ramasser par terre, mais il avait été viré, c'était vrai, et j'avais oublié, en l'espace de quelques jours, j'avais fait un bon dans le passé. J'avais été seule. Seule avec ma force, mais seule avec mes faiblesses. Seule avec les trahisons des autres et les bons souvenirs. Et sincèrement, j'avais cru à plusieurs moment que je ne sortirais jamais vivante de là. J'avais eu tort. Mais il m'avait changé, il m'avait définitivement changée.


Serrant mon jean contre ma poitrine comme pour me protéger, malgré les blessures qui me faisaient grimacer, j'étais debout, et je comptais bien le rester.


« Je... Je vais me rhabiller avec mes vêtements, sinon les gens vont me prendre pour une folle sortie de l'asile. Même si le sang n'aidera pas... »

J'étais songeuse, seulement, la pensée de me faire arrêter par la police, justement, me fit sourire. Qu'est-ce que je leur expliquerais ? Je n'avais ni mon arme ni ma plaque. Rien du tout, puisque j'avais bossé sous couverture dans les dix premières minutes, et que la onzième m'avait poussée dans la case kidnapping et séquestration. A sa question, je relevais à nouveau les yeux pour le toiser, mon sourire, de l'amusement de ma possible arrestation s'envola subitement lorsque je me heurtai à son air. Il était seul en réalité ? C'était difficilement crédible. Cependant, il n'avait aucun intérêt à me mentir, et visiblement, on avait un point commun.


« Non, personne. »

C'est à ce moment là que je me rendis compte que... Si j'en venais à disparaître, peu pleurerait ma mort, après tout, pour Scott, je n'étais qu'une colloc parmi tant d'autre qui refusait ses avances, pour Darren j'étais une employée, et il en avait vu tomber pas mal, pour Nate j'étais un souvenir, et pour les autres... J'avais perdu ma famille, j'avais perdu mes attaches, et j'étais seule à tenter de trouver un point fixe auquel je puisse me rattacher. Mais j'aurais dû savoir que nous sommes tous seuls. Définitivement seuls, et que nous essayons simplement de nous échapper de cette solitude l'espace d'un instant. Par le contact. Je secouai la tête. L'heure n'était pas à la philosophie de comptoir. D'ailleurs, je tâtais les poches de mon jean, et finit par soupirer longuement, pour me rhabiller rapidement et me laisser tomber sur le bord du lit, visiblement plus à cran que précédemment. J'étais au bord des larmes, j'en avais marre, sincèrement, je n'en pouvais plus, comme si ma tête allait exploser. Je n'avais ni clé, ni papier, ni téléphone, donc pas de permis, pas de voiture, pas d'appartement, rien. Si Scott n'était pas là, nul part où aller, je ne connaissais même pas l'adresse de Darren, donc impossibilité d'aller taper chez mon patron et de pleurer sur son épaule. Et pourtant une fois de plus, il fallait faire face.


« J'accumule les emmerdes en fait. »

Au moins, ça venait du cœur. D'un côté, j'aurais dû y penser, penser que si Darren voulait que j'aille avec les urgentistes, c'était pour une bonne raison, qu'eux étaient sûrs de mon identité et pouvait me ramener chez moi, quitte à forcer la serrure, me permettre de téléphoner, et pourtant... J'avais l'allure faciale d'un pauvre petit animal abandonné, il manquait la pluie et le maquillage qui coulait et je serais très bien passée pour une femme battue frappée du syndrome de Stockholm.
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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeSam 25 Aoû - 22:36

Hannah & Eliott

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Avait-il fait une erreur dans ces calculs ? Avait-il oublié ses propres principes, où était-ce là, la simple faiblesse d’un homme face aux difficultés d’une femme ?! Fallait-il qu’il soit faible d’esprit pour s’être ainsi donné la peine de se livrer à cette parfaite inconnue. Mais qui pouvait-elle vraiment se targuer d’être une inconnue, elle qui s’était déshabillée devant lui, qui l’avait laissé la toucher sans broncher, et qui s’était confié à lui alors qu’il n’avait rien demandé. C’était bien ça le problème quand on était médecin, il n’y avait pas vraiment d’inconnu, et rapidement l’on se muait en confident. Ca n’était pas vraiment un choix juste une obligation itinérante au travail. Une obligation qui ne lui plaisait pas vraiment, surtout quand il se donnait la peine d’y répondre.
Ca n’était pas vraiment dans ses habitudes, comme il n’était pas non plus dans ses habitudes de se charger de ce genre de cas. Il aurait déjà dû partir. Fermer la porte derrière lui. La claquer même. Refourguer le dossier à la première infirmière de garde qu’il aurait croisé à moins de trouver un pauvre petit interne désœuvré pour qu’il l’emmène au service radiologie. Mais au lieu de ça, il se contentait de ranger comme s’il s’agissait de quelque chose d’habituel pour lui. Une simple formalité dirons-nous.
Alors quand elle lui annonce qu’elle se rhabille, il lève les yeux, un peu interloqué par la chose. Préférait-elle tout enterré et ne pas écouter ses recommandation ?! Tant pis pour elle, c’est bien ce qu’il devrait ce dire. La laisser faire ce qu’elle veut, parce que ce n’est pas à lui de décider pour elle. Si elle souhaite continuer à avoir mal, ne pas recevoir d’ordonnance pour la douleur que suscite des côtes cassées, tant pis pour elle. Il n’a pas besoin de s’en mêler. Alors pourquoi ?! Pourquoi ne tourne-t-il pas les talons ?! Pourquoi ne se contente-t-il pas d’obéir à sa volonté ? Peut-être pas étique. Peut-être parce qu’au fond il la trouve attachante. Ou tout simplement parce qu’il est fatigué, et que tout le temps qu’il passera en sa compagnie lui permettra de ne pas courir ailleurs. « Vous ne devriez pas vous rhabiller. Vous allez encore devoir retirer vos vêtements pour que l’on prenne des clichés de votre abdomen. ». Il hausse les sourcils, puis les fronce ce rendant compte de l’absurdité de tout ce qu’il dit, de sa façon d’insister… Ça n’a aucun sens. Absolument aucun sens. « A moins que vous ne vouliez-vous déshabiller devant tout l’hôpital. ».

Finalement. Les choses ne finissaient toujours pas reprendre leur cours… Ou presque. Leurs similitudes, celles qu’ils se connaissaient comme celles qu’ils ignoraient encore, les rendait presque magnétique. C’était peut-être là ce qui l’empêchait de partir, qui faisait qu’il lui avait parlé avec presque un certain plaisir, c’était surement pour ça qu’il restait avec elle. Ils étaient seuls. Ils ne l’avaient surement pas toujours été, mais ils s’étaient tous les deux murés dans un silence certain, dans une vie morne qu’ils tentaient de sortir de l’austérité. Et si l’une avait choisi la voie turbulente du crime, l’autre n’était pas bien loin de cette voie là non plus. Ils avaient leurs problèmes, et quand ils n’en avaient pas ils réussissaient à s’en créer tout seul.
Lui aussi connaissait ce sentiment d’attirer la malchance. D’être un véritable pot de miel pour emmerde. « Vous n’avez personne chez qui rester cette nuit ?! ». Pourquoi poser cette question ?! Non, pas qu’il veuille qu’elle vienne chez lui, ça, c’était absolument à proscrire, et l’idée ne lui avait pas même traversé l’esprit. Il s’agissait juste de savoir si elle avait au moins quelqu’un sur qui compter. Après tout, il n’y avait pas les liens du sang qui comptaient, il y avait aussi cette sacro-sainte famille qu’on se choisissait soit même… Enfin, encore fallait-il qu’elle ne soit pas comme lui. Qu’elle ne fuit pas le monde comme la peste enfermé dans le même appartement entouré de livres et sans télévision. « Peut-être que vous devriez vous trouver un ami chez qui dormir cette nuit. Je ne suis pas très doué en psychologie… ». Et ça ce n’était pas rien de la dire. « Mais je doute que le psy de garde vous laisse passer la nuit seul après votre expérience. ».

Puis il tourna le dos, sorti de la pièce pour aller chercher un fauteuil roulant qui avait été abandonné dans le couloir par son dernier occupant. Qu’elle soit dans un sale état était un fait, mais elle n’allait pas assez mal pour qu’il fasse appel à quelqu’un d’autre pour la pousser sur un brancard. Puis il poussa la porte pour y faire rentrer sa trouvaille. « Que vous choisissiez d’y aller en sous-vêtement, habillé ou en robe de chambre, je m’en contre fou, mais ce qui est sûr c’est que vous allez vous asseoir la dedans et que je vais vous emmener en radiologie. ». Plus vite il récupérerait les clichés et plus rapidement il pourrait se débarrasser d’elle… Ou quelque chose dans ce genre-là. Et en prime il pourrait au moins se dire qu’il aurait fait un pas vers la guérison de son côté sociopathe…
« Allez ! ». Rajouta-t-il avec un sourire qui se voulait avenant, mais qui ne pouvait cacher tout l’empressement qu’il pouvait mettre dans ces mouvements. Ca n’était pas très bien d’agir comme ça, mais peu importait. Il était au final certain qu’elle finirait par le détester s’il continuait à rester avec elle, et il était tout aussi certain qu’il ne finirait pas en vouloir à sa vie si elle continuait à trainer ainsi dans ses pattes.
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MessageSujet: Re: ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight   ❝ Powerless ❞ Pv. M. Redknight I_icon_minitimeDim 26 Aoû - 14:53




Mon cœur se remit à battre à tout rompre, comme si tout à coup, il venait de se rendre compte que j'étais en sécurité. Pendant des jours j'avais tout bonnement cessée d'exister. Je vivais, bien sûr, je respirais, je parlais vaguement, mais j'avais cessé de me battre pour vivre, et c'est ça exister. Et je venais de recommencer. D'un coup, mes côtes me firent mal, comme pour appuyer ce qu'il était en train de me dire, mais je ne rêvais que d'une chose, rentrer chez moi, tambouriner contre la porte, toute la nuit s'il le fallait, et pouvoir enfin être totalement en sécurité, même si cette sécurité n'était qu'illusoire, je voulais être dans un endroit familier. Malgré tout, moi qui détestait les hôpitaux, et pour cause, j'y avais vu mourir mes deux parents, actuellement, je n'avais pas sensation que j'avais eu, dans la rue, avec des inconnus. J'avais beau ne pas connaître mon docteur, mis à part son nom, mais un nom n'est pas grand chose d'une identité, il me mettait parfaitement en confiance. Et pourtant, il ne faisait rien pour aller dans ce sens. Absolument rien. C'était sûrement ça qui me rassurait. Le fait qu'il puisse y avoir des gens normaux, des gens qui ne me regarderaient pas avec l'air atterré d'une assistance sociale.


« Je... J'abandonne, vous avez gagné, va pour les radios... »

Tout en lui tournant le dos, j'esquissai un léger sourire, pourquoi lutter contre un homme qui savait parfaitement son travail ? Je connaissais ça, et je n'étais pas désireuse de lui faire perdre plus de temps. Alors, je lui offrais un deuxième strip-tease improvisé et tout sauf sexy, pour enfiler la robe d'hôpital, avec son odeur aseptisée abominable. Un tas de mauvais souvenirs remontèrent à la surface, cependant, je fis face, d'ailleurs, je lui fis face, avec un air atrocement ailleurs, atrocement mal, atroce détresse. Mais l'éclat de mon regard finit par refaire surface. Comme toujours. Après un léger soupir, je le gratifiais d'une révérence qui sonnait faux, évidemment puisqu'elle était ironique, avant d'échapper un léger grognement de douleur. J'aurais pas dû faire la maligne, moi.


Je n'avais l'air de rien. Je le savais, mais ça me fit sourire, heureusement qu'il n'y avait pas trop de surfaces réfléchissantes hein – dans un hôpital ? La blague – sinon je serais devenue chèvre. Encore que mon image ne me dérangeait pas. J'avais apprit à vivre avec ce que j'étais. Faute de vivre avec les autres, autant déjà s'accepter tel que l'on est j'imagine. Je regardais le fauteuil avec un air embêté. J'étais quand même capable de marcher.. J'étais solide, increvable même. Alors pourquoi autant d'attention, j'avais pas de traumatismes, je risquais rien ! … Mais au final, je finis par croiser ses yeux, et apparemment, la négociation était proscrite. Et bah tant pis. Je m'assis sagement, prenant un peu de temps parce que cela était encore un peu douloureux, voire très douloureux, mais bon, chut. Et puis, je finis par inspirer quelque peu pour relâcher, avec un léger tremblement dans la voix.


« Je croule pas sous les amis. Et j'ai pas mes clés, pas mes papiers, rien du tout, quelle idiote. »

Ma dernière phrase fut prononcée avec une telle ironie que pendant un moment, je finis par me demander si c'était vraiment moi qui avait dit ça. Mais il fallait bien que je me rende à l'évidence qu'effectivement, c'était bien le cas. Je frissonnais sur la chaise métallique, fermant à demi les yeux. J'étais épuisée, je mourrais d'envie de dormir, avant tout le reste. Mais il fallait que je tienne le coup, au moins jusqu'au lendemain matin. Il était fort probable pour Scott soit allé squatter chez un ami à lui pour ne pas dormir seul dans cet appartement immense, il était fort probable qu'il n'y ait personne et que je tambourine contre la porte pour rien. Alors au fond... Quel intérêt d'essayer ? Et vu que ma mémoire était mauvaise, je ne connaissais que très peu de numéros de téléphone par cœur, j'aurais dû écouter mes amies de collège qui me disaient de me les faire tatouer...
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